Lettre de la militante Iranienne défenseure des droits humains emprisonnée Atena Daemi je préfère encore mourir que céder à l’oppression.
13 et 17 Avril 2017 nouvelles qui nous sont parvenues via le site d’opposition Iranien Freedom Messenger nous parlant de la lettre publique de protestation qu’a publié la militante féministe et défenseure des droits humain Atena Daemi dans laquelle celle-ci déclare » Je préfère encore mourir que céder à l’oppression ».
Atena Daemi la militante défenseure des droits de l’homme emprisonnée dans la prison d’Evin à Téhéran, s’est lancée dans une action de grève de la faim, depuis le Dimanche 9 Avril 2017, afin de protester contre les mises en examen et les pressions judiciaires exercées contre ses deux sœurs Hanieh Daemi et Ensieh Daemi.
En ce qui concerne la façon dont les familles de prisonniers politiques sont prises en otage par le régime théocratique et fasciste des Mollahs, la prisonnière politique Atena Daemi à écrit dans sa lettre sa détermination à poursuivre sa grève de la faim, jusqu’à ce que toutes ses demandes légitimes soient enfin respectées.
« De temps à autre« , écrit Atena dans la première partie de sa lettre, « On sait comment dans le monde des criminels ou des terroristes prennent des gens en otage pour atteindre leurs objectifs, à savoir déclencher des campagnes de terreur ou obtenir de l’argent. Mais en Iran, contrairement à ce qui se passe ailleurs dans le monde, ce sont directement nos responsables politiques et ceux chargés d’appliquer les lois qui font enlever des gens en les privant de leurs droits civils, ce sont ces mêmes hommes politique qui avec l’aide de leurs forces de sécurité prennent en otages les familles des prisonniers politiques, pour créer un climat de peur et de répression dans notre société, avec comme seul objectif celui de rester au pouvoir à tous prix ».
« Pour mettre en œuvre ma peine d’emprisonnement prononcée en octobre 2016 », ajoute-t-elle, « ils ont fouillé notre maison de fond en comble, lors de cette fouille ils étaient masqués et n’avaient aucune cartes officielles ni aucun mandats judiciaire. […]« Tout en m’insultant et en me menaçant, ils m’ont ensuite battue et ont sorti de cette perquisitions une vidéo secrète et non autorisée ».
« Ils ont également déposé de nouvelles plaintes contre moi et mes deux sœurs, de sorte qu’une nouvelle affaire judiciaire a été ouverte contre nous « , poursuit-elle, » Avec mes deux sœurs Hanieh et Ensieh, nous avons récemment été reconnues coupable d’avoir prétendument « Insulté des officiers de police en service » […] « Ce sont ces mêmes accusations qui m’avait déjà valu une condamnation précédente à trois mois et un jour de prison supplémentaire rajoutée a ma peine de cinq années d’emprisonnement . Qui ont conduit à ce que mes deux sœurs soient aussi condamnées à des peines de trois mois de prison ».
-« Au cours des mois qui avaient précédé ma première arrestation et ma détention préventive. J’avais engagé une plainte officielle contre les officiers et les interrogateurs des services de la Sepah Sarallah quand aux conditions illégales de mon arrestation, mais celle ci n’a pas été retenue ».
–Atena écrit aussi dans la seconde partie de sa lettre: « J’avais fait officiellement appel de ce verdict et de toutes les accusations retenues contre moi. Mais cette requête n’a jamais aboutie, suite à une intervention directe du Procureur spécial de la prison d’Evin qui à fait disparaitre ma lettre de plainte de mon dossier judiciaire.
-Puisque la loi de ce pays ressemble de plus en plus à une rue à sens unique, et étant donné que je ne me suis jamais soumise à aucune forme d’oppression et que je ne le ferais jamais de toute ma vie, j’ai décidé de protester contre cet acte clair de prises d’otages visant mes sœurs et moi. Je me suis donc rendue dans le bureau du Directeur du Quartier des femmes de la prison d’Evin, pour lui annoncer que je me lançait dans une action de grève de la faim qui durerait tant que ne cesseraient pas les violations de mes droits civils. Et que mes requêtes légitimes ne seraient pas été examinées à nouveau.
A partir du Mardi 4 Avril 2017 j’ai passé quatre nuits et trois jours assise devant la porte du bureau du Directeur (Où j’ai même dormi sur place). Qu’est ce qu’il ont fait de mes demande à la suite de cette visite, rien à part m’informer que je risquait une nouvelle plainte si je ne regagnait pas ma cellule et si je ne cessait pas ce sit-in devant le bureau de la direction générale du Quartier des femmes d’Evin.
– Ils ont ensuite lourdement menacé mes deux sœurs qui étaient venues me rendre visite en prison. Puis ils m’ont envoyé le Secrétaire du Directeur du Quartier des femmes qui en plus de m’insulter et de me menacer, m’a fait de grands discours sur ces positions politiques et les capacités de ses amis Gardiens de la Révolution, à m’isoler complètement et définitivement de mes deux sœurs et de toutes les autres prisonnières politique d’Evin qui voudraient se déclarer solidaire de mes protestations.
Je leur ai répondu qu’en conséquence, ma grève de la faim commencerait le Dimanche 9 Avril 2017. Et que celle-ci ne s’arrêterait pas tant que toutes mes demandes légitimes ne seraient pas exaucées. Ces demandes incluent également une procédure d’acquittement pour mes deux sœurs et les remboursements des lourdes cautions qu’elles ont eu à payer.
Je considère que le Directeur et du Quartier des femmes, le Procureur spécial de la prison d’Evin et leurs amis agents des Gardiens de la Révolution comme les organisateurs directs de tous les abus de pouvoir dont mes sœurs et moi avons été les victimes. Et que ceux-ci seront responsables de tout ce qui pourrait m’arriver et se produire à la suite de ma grève de la faim.
-Je déclare que je me battrais jusqu’au bout de mes forces pour défendre mes droits légitimes et ceux de mes deux sœurs. Enfin j’affirme que je n’autorise pas les responsables politiques de mon pays a violer des lois qu’il ont eux même fait voter, en les détournant avec l’aide de leurs organismes sécuritaires pour faire pression contre les familles de nos prisonnières politiques , afin de les utiliser comme des moyens de pressions et de tortures psychologiques, pour créer un climat de peur et de répression dans notre société.
En conclusion je déclare maintenant que je préfère mourir que céder à l’oppression qui règne dans mon pays ».
Lettre publique d’Atena Daemi – Quartier des femmes de la prison d’Evin à Téhéran. 9 avril 2017
Voir aussi sur: http://freedomessenger.com/en/iran-human-right-news/2901-political-prisoner-i-d-rather-die-than-give-in-to-oppression
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